Wiki Le jeu de la dame
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Échanges est le deuxième épisode du jeu de la dame.

Synopsis[]

Methuen[]

Beth est de retour à l’orphelinat de Methuen. Les passages du livre où M. Fergussen la conduit à l’hôpital et où Mme Deardorff, en guise de punition, l’oblige à assister Mlle Lonsdale[1] ne sont pas repris dans la série. En revanche, comme dans le livre, elle parle de sa chute avec Jolene et elle indique à M. Shaibel qu’elle n’a plus la permission de jouer aux échecs.

Alma et Allston Wheatley se présentent à l’orphelinat et adoptent Beth. Celle-ci, qui a quinze ans, ment sur demande de Mme Deardorff et prétend en avoir treize (dans le livre, elle a vraiment treize ans[2]). Jolene, qui n’a aucune chance d’être adoptée parce qu’elle est noire, est jalouse mais ne veut pas l’avouer. En bouclant ses bagages, Beth constate l’absence de Modern Chess Openings et soupçonne Jolene de l’avoir volé, ce que cette dernière nie.

Chez les Wheatley[]

Beth s’installe chez les Wheatley. Contrairement à ce qui est écrit dans le livre[3], Alma ne lui sert pas un dîner immangeable et ne la fait pas attendre pour lui montrer sa grande chambre confortable. Il devient rapidement clair qu’Allston ne manifeste aucun intérêt pour Beth, ni pour Alma.

Beth est inscrite au lycée, qui est mixte. Elle s’intègre mal avec ses vêtements inadaptés et ses difficultés à se faire des amies. Elle est toujours très bonne en classe, ce qui lui vaut de ne pas être très populaire. Son niveau de maths s’explique (contrairement au livre) par l’ancien métier de sa mère. Le lycée a des activités pour les élèves, mais pas de club d’échecs. La bibliothécaire lui trouve cependant un livre, My Chess Career, de José Raúl Capablanca. Le livre et l’auteur existent réellement, Capablanca a été champion du monde (1921-1927).

Alma habille Beth à bas prix et lui refuse un échiquier. Elle l’envoie chercher ses cigarettes. Beth, qui n’a pas d’argent, en profite pour feuilleter un exemplaire de Chess Review, une revue qui existe réellement. Une partie attire son attention : Jindrich Trapl - Ladislav Alster, jouée à Prague au cours du championnat de Tchécoslovaquie de 1963 (voir la partie sur Chessgames), avec un diagramme montrant une position qui aurait pu résulter de la variante Levenfish de la Sicilienne.

Trapl-Alster après 9…b5

Elle voit ensuite une publicité pour un livre qui existe réellement, Pawn Power in Chess de Hans Kmoch, puis un article de Vasily Panov (1906-1973), un véritable joueur, sur le championnat de l’URSS, avec un focus sur l’état de santé de Mikhaïl Tal (1936-1992), lui aussi un véritable joueur, champion du monde de 1960 à 1961, dont la carrière a effectivement été perturbée par de graves problèmes de santé. La page des actualités internationales évoque une victoire de Friðrik Ólafsson (né en 1935, encore un véritable joueur) et montre une femme militaire en train de jouer aux échecs, première évocation des échecs féminins dans la série. Elle découvre enfin un calendrier des tournois, et finit par voler le magazine lorsque le vendeur lui reproche de passer trop de temps à lire sans acheter.

Alma se plaint de ne pas avoir assez d’argent bien que l’orphelinat lui envoie 80 dollars par mois (mais n’effectue pas la visite de contrôle présente dans le livre, dans laquelle Alma ment en présentant Allston comme un bon père[4]). Contrairement au livre[5], Beth ne lui vole pas d’argent pour s’inscrire à la fédération américaine d’échecs. Elle écrit à M. Shaibel pour lui demander les 5 dollars qui lui manquent pour s’inscrire au championnat du Kentucky, lui promettant de lui en rendre 10 si elle gagne un prix (ce qu’elle ne tiendra pas). Beth ne s’entend pas avec ses camarades, notamment Margaret, mais, contrairement au livre[6], ne lui vole pas d’argent. Alma envoie Beth chercher ses médicaments pour l’anxiété, qui ne sont autres que les pilules vertes qu’elle prenait à l’orphelinat. Beth en garde la moitié pour son usage personnel et découvre, sur la couverture de Chess Review, le grand maître Benny Watts, champion des États-Unis.

Shaibel envoie à Beth les 5 dollars demandés et elle s’inscrit au championnat du Kentucky. À l’accueil, Matt et Mike (personnages qui n’existent pas dans le livre) veulent la placer dans la section des débutants, ce qu’elle refuse ; elle joue donc l’open. D. L. Townes (au lieu d’un homme non nommé dans le livre[7]) lui explique le système d’appariements.

Championnat du Kentucky[]

Beth, en tant que femme et non classée, joue à la dernière table contre Annette Packer, une jeune femme qui lui apprend l’usage de la pendule et la règle de la pièce touchée, et la bat facilement. Townes gagne rapidement aussi. Beth fait le tour de la salle, où l’on fume encore à cette époque, et découvre que les deux premiers échiquiers sont derrière un paravent. Townes lui indique Harry Beltik, qui joue avec les blancs au premier échiquier et lui intime le silence (ce qu’il ne fait pas dans le livre[8]), puis gagne sa partie contre Cullen.

Beltik-Cullen

1.♘xd4 ♕xd4 2.♖d1 1-0 (les noirs abandonnent).

Les noirs perdent la dame à cause de la menace de mat de couloir (♖d8#).

Le deuxième adversaire de Beth s’appelle Cooke. Leur partie se termine conformément à la description du livre[9] :

Harmon-Cooke

Le fou noir, protégé par la tour, menace la dame blanche. Beth joue pourtant 1.♕xg4! ♖xg4 car elle peut maintenant continuer par 2.♗e5+ ♕f6 3.♗xf6+ 1-0 (les noirs abandonnent). Le seul coup légal est 3…♖g7+, après quoi les blancs gagnent par 4.♗xg7#.

La partie contre Klein, jouée dans le livre[10], n’est pas montrée dans la série.

Le matin du deuxième jour, Matt et Mike expliquent à Beth les bases du classement Elo (USCF). Beth a les noirs contre Townes, décrit comme sous-classé à 1724, et joue une ouverture très rare, le gambit Blackburne-Kloosterboer de la défense scandinave : 1.e4 d5 2.exd5 c6 3.dxc6 ♘xc6 (dans le livre, elle joue la Sicilienne Dragon[11]). La suite n’est pas montrée mais peut être reconstruite à l’ordre des coups près : 4.♗b5 ♘f6 5.♗xc6 bxc6 6.♘c3 e5 7.♘f3 ♗g4.

Townes-Harmon

Après plusieurs coups, la position suivante arrive à l’écran :

Townes-Harmon

Une position qui ne peut être atteinte depuis la précédente (d’où vient le pion d6 ?). La suite est 1…♕xh2 2.♖xh2 ♖e7 3.♖g2. Quelques coups plus tard, la position suivante est visible :

Townes-Harmon

Sur un jeu correct des deux côtés, ni les blancs, ni les noirs ne peuvent gagner et la partie devrait donc s’achever par la nulle. Mais Townes se révèle trop gourmand et joue 1.♖xh6??, ce à quoi Beth répond 1…♔g7 2.♖h5. Sur tous les autres coups possibles de la tour, les noirs la capturent. La seule autre case disponible est h4, mais alors les noirs jouent ♘f3+ et gagnent la tour. Beth joue 2…♔g6.

Townes-Harmon

Il n’y a aucun moyen de sauver la tour : quelle que soit la case sur laquelle on la déplace, elle est capturée soit par le roi, soit par la tour, soit par une fourchette du cavalier. C’est ce qui se produit finalement : 3.♖a5 ♘b3+ 0-1 (les blancs abandonnent). Une fin de partie qui rejoint la version du livre[12].

Cette position est adaptée d’une étude (c’est-à-dire une position inventée) du compositeur français Henri Rinck (1870-1952), avec les couleurs inversées (diagramme ci-dessous).

Étude composée par Henri Rinck

La partie contre Goldmann du livre[13] n’est pas montrée. Beth a ses premières règles et file aux toilettes où, contrairement au livre où elle gère seule la situation grâce au souvenir de Jolene[14], Annette Packer lui vient en aide.

Dans la partie suivante, Beth joue contre Sizemore, le deuxième plus haut classé du tournoi (2050), qui se recoiffe après chaque coup. La partie, que Beth gagne, n’est pas montrée. Dans le livre, elle joue la Sicilienne et gagne non sans difficulté[15].

Alma annonce à Beth qu’Allston est « retenu pour une durée indéterminée » à Denver. Elles conviennent de mentir à l’orphelinat sur ce point afin d’éviter que Beth y retourne.

Beltik (2150) arrive avec dix minutes de retard pour sa partie avec Beth (ce qui était autorisé à l’époque et a été interdit depuis dans de nombreuses compétitions), avec une justification très douteuse (il voulait une tasse de café), et lui demande son nom, qui figure sur le tableau d’appariements. La partie suit Nezhmetdinov-Kasparian, Riga 1955 (voir sur Chessgames), une Caro-Kann (1.e4 c6) alors que Beltik joue la française (1.e4 e6) dans le livre[16].

Harmon-Beltik après 40…♔h6

Beth sacrifie sa dame par 41.♕xg6+!! et Beltik abandonne, contrairement à Kasparian qui avait continué jusqu’au mat : 41…♔xg6 (forcé) 42.♖1f6+ ♔g5 (sur le seul autre coup possible, 42…♔h5, les blancs continuent comme dans la partie) 43.♖f5+ ♔g6 (sur le seul autre coup possible, 43…♔h6, les blancs continuent comme dans la partie) 44.♖7f6+ ♔h7 (sur le seul autre coup possible, 44…♔g7, les blancs jouent 45.♖g5+ et transposent dans la partie) 45.♖h5+ ♔g7 (forcé) 46.♖g5+ ♔h7 (forcé) 47.♗f5#.

Beth devient donc championne du Kentucky et remporte le premier prix de 100 dollars qu’elle utilise pour ouvrir un compte bancaire avec l’aide de Mme Wheatly (sans essayer d’abord seule comme dans le livre[17]) et acheter des livres d’échecs, un échiquier et des pièces, et des vêtements.

Alma suggère à Beth d’aller jouer le tournoi de Cincinatti, suggérant elle-même d’inventer des excuses pour raison de santé pour le lycée.

Liens externes[]

Références[]

  1. Walter Tevis, The Queen’s Gambit, Weidenfeld & Nicolson, Londres, 2016, pp. 35-37.
  2. Walter Tevis, The Queen’s Gambit, Weidenfeld & Nicolson, Londres, 2016, p. 40.
  3. Walter Tevis, The Queen’s Gambit, Weidenfeld & Nicolson, Londres, 2016, p. 44.
  4. Walter Tevis, The Queen’s Gambit, Weidenfeld & Nicolson, Londres, 2016, p. 47.
  5. Walter Tevis, The Queen’s Gambit, Weidenfeld & Nicolson, Londres, 2016, p. 56.
  6. Walter Tevis, The Queen’s Gambit, Weidenfeld & Nicolson, Londres, 2016, p. 58.
  7. Walter Tevis, The Queen’s Gambit, Weidenfeld & Nicolson, Londres, 2016, p. 61.
  8. Walter Tevis, The Queen’s Gambit, Weidenfeld & Nicolson, Londres, 2016, p. 64.
  9. Walter Tevis, The Queen’s Gambit, Weidenfeld & Nicolson, Londres, 2016, pp. 65-66.
  10. Walter Tevis, The Queen’s Gambit, Weidenfeld & Nicolson, Londres, 2016, pp. 67-69.
  11. Walter Tevis, The Queen’s Gambit, Weidenfeld & Nicolson, Londres, 2016, p. 70.
  12. Walter Tevis, The Queen’s Gambit, Weidenfeld & Nicolson, Londres, 2016, p. 71.
  13. Walter Tevis, The Queen’s Gambit, Weidenfeld & Nicolson, Londres, 2016, pp. 71-72.
  14. Walter Tevis, The Queen’s Gambit, Weidenfeld & Nicolson, Londres, 2016, p. 72.
  15. Walter Tevis, The Queen’s Gambit, Weidenfeld & Nicolson, Londres, 2016, pp. 73-74.
  16. Walter Tevis, The Queen’s Gambit, Weidenfeld & Nicolson, Londres, 2016, p. 78.
  17. Walter Tevis, The Queen’s Gambit, Weidenfeld & Nicolson, Londres, 2016, p. 82.
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